« Le Seigneur de Bezaudin »
Lorsqu’il leur arrive de parler du passé, les anciens aiment à évoquer le souvenir d’un véritable Maître du Ladja, qui leur a laissé le souvenir d’être invincible.
Tous les spécialistes vous le diront, la Capoeira du Brésil et le Ladja de la Martinique, c’est la même chose : une danse de tambour qui met aux prises deux hommes. Ils rivalisent de souplesse, de force, d’adresse et d’élégance pour tenter de vaincre l’adversaire.
De nombreuses attaques au corps à corps caractérisent le ladja et aucunes n’avaient de secret pour Dulténor Casérus dit « Koki » à cause d’un strabisme. Personne n’a pu se vanter de l’avoir vaincu dans la ronde. Il n’avait pas besoin, dit-on, de faire de grands gestes pour terrasser son vis-à-vis.
Accompagné au tambour par le légendaire Jean Annette ou son successeur et non moins fabuleux Féfé Marolany était passé maître dans l’art d’exécuter les figures telles que
- le lévé fésé
- le sizo
- le wolo
- le kasé
A l’époque où les figures sont créées, la conque de lambi donne le signal de départ aux combats dont prétend que certains furent mortels.
Koki lui, faisait quelques pas et l’adversaire mordait la poussière. Au point qu’un groupe de « majors » jaloux s’entendit un jour pour le battre à plusieurs. Ce fut la seule fois où Koki, face au nombre, du s’avouer vaincu.
Toute sa vie de Maître de ladja et danmyé, Koki Dulténor Casérus est resté « Le Seigneur de Bezaudin » selon le surnom qu’il a inspiré à ses contemporains