Emmanuel CASERUS dit Ti Émile ou Ti-Milo

Ti Emile est né le 28 décembre 1925 à Sainte-Marie. Il a grandi au quartier Bezaudin, dans la campagne samaritaine. Il a exercé plusieurs professions dans les champs de canne à sucre de Sainte-Marie et dans d’autres communes : ouvrier agricole, muletier, cabrouettier. Par la suite, il a fait du bèlè son travail.

Chanteur émérite, danseur bèlè reconnu, Ti-Emile est un auteur et un compositeur incontournables pour quiconque s’intéresse à la culture bèlè-danmié et plus généralement à la musique martiniquaise. Il est né et a grandi dans le bèlè car sa famille – notamment sa mère mais également ses frères et ses sœurs – a toujours été très active dans la vie du bèlè à Sainte-Marie. Il a enregistré cinq albums qui font aujourd’hui encore autorité.

En 1959, la rencontre de Ti Emile et Anca BERTRAND – journaliste roumaine – a largement contribué à la diffusion du bèlè de Sainte-Marie à toute la Martinique à une époque où cette pratique se développait dans un cercle d’initiés des campagnes de cette commune. Dans les années 1960, il est repéré par Aimé CÉSAIRE, alors maire de Fort-de-France, lequel l’embauche comme gardien et animateur de bèlè du Centre culturel Jean-Marie Serreau, ex pitt de Dillon. Puis, il forme les musiciens et danseurs de La Fleur Créole, apporte sa contribution dans le Ballet martiniquais de Loulou Boislaville, enseigne la danse bèlè aux élèves de l’AMEP et du SERMAC. Ti Emile et bien d’autres ont fait de cet espace un lieu de transmission, de vie au cœur de la ville-capitale. Il a participé à de nombreux concerts pour faire découvrir le bèlè en Martinique et ailleurs.

Ti Emile avait une voix différente des autres chanteurs et maîtrisait les codes du bèlè. C’était sa force. Il savait régler à la fois le « tanbou » et le « tibwa » en chantant pour que musiciens et danseurs soient en harmonie. Son charisme était tel qu’il pouvait reprendre les danseurs dans les moments ou soirées bèlè tout cela en chantant. Cette exigence participait de son charisme, de son autorité, de sa notorioté.

La disponibilité dont il a fait preuve tout au long de sa vie traduisait sa volonté de transmettre aux jeunes générations son amour du bèlè et de son pays. Aimé CESAIRE disait d’ailleurs de lui qu’« À une époque où la mode était celle de l’assimilation, Ti Emile était avant toute le symbole de la culture martiniquaise ».

Ti Emile a marqué les esprits par sa disponibilité, sa volonté de faire connaître le bèlè à toute la Martinique. De plus, il a collaboré au sein de projets qui ne relevaient pas uniquement de la tradition. En effet, Ti Emile avait plusieurs talents à son arc. Ainsi a-t-il touché au théâtre et au cinéma. Ainsi, il a joué dans « Le Tambour de Colibri »., une pièce de Vincent PLACOLY et a fait une apparition dans le film « La rue Cases-Nègres » d’Euzhan PALCY.

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