Tanbouyé, Danseur. Né en Janvier 1934 à Bezeaudin, Sainte-Marie. Aujourd’hui à la retraite, Félix Casérus a exercé plusieurs métiers dont celui de chauffeur de taxi, mais c’est surtout pour ses activités de bèlè qu’on le connaît aujourd’hui.
Quand on lui demande quand il a commencé son apprentissage du bèlè, Félix Casérus répond avec une certaine réserve qu’il est né dedans. Petit-fils, fils, neveu, cousin de porteurs de tradition très respectés dans le milieu bèlè, Félix Casérus compte en effet plusieurs grands noms du bèlè de Sainte-Marie dans sa famille. Parmi ceux ci Anasthase Marolany dit Féfé, le cousin de son père, ses oncles et tantes Emma, Assélie et Victoire surnommée Man
Saint-Ange, ses cousins Ti-Émile, Marie-Victoire et Francina ou encore son frère, Théonor. Son père, Dulthénore alias Koki, a posé les bases de son apprentissage du tambour et de la danse.
Lutteur de danmyé à la vivacité légendaire, Koki était aussi propriétaire d’une kay bèlè qu’il avait installée tout près de sa maison à Bezaudin. Outre l’impact, très fort, de son père sur son apprentissage du bèlè et du danmyé, certains «Grands Anciens» ont également joué un rôle-clé.Parmi eux celui que tout le monde appelait Séliyis Granzòtèy et dont le nom réel s’est perdu aujourd’hui, mais qui était un danseur magnifique de kalenda-tikano. Séliyis Granzòtèy était bien plus âgé que Dulthénore «Koki» Casérus, mais son style à la kalenda a inspiré Félix au point où ce dernier a repris certains de ses pas. Au tambour, il a beaucoup appris aux côtés de Féfé Marolany.
Propriétaire du pitt situé à l’entrée de la route de l’Union à Sainte-Marie, Félix Casérus y organise des soirées bèlè depuis plus de trente ans. La plus fameuse est sa soirée du Samedi Gloria, un événement incontournable du calendrier bèlè. Il a participé en qualité de Maître du bèlè à la plupart des tournées et rencontres culturelles organisées par la Maison du Bèlè depuis sa création. Outre les échanges avec des musiciens réunionnais, brésiliens ou congolais qui ont eu lieu à Sainte-Marie, il a fait chanter son tambour bèlè dans plusieurs villes de France, au Sénégal, au Vénézuela, en Haïti et aussi au Brésil.